Socrate, philosophe va-nu-pieds, avait son daïmon. DoubleBob, clochard céleste, emporte avec lui douze passagers. Ils font « du bruit dans les couloirs », il y a le vieil homme qui pue, Jésus sa fille, Zorro le japonais ivre, K--- qui s’est suicidé, M et H les danseurs, et tant d’autres encore. Douze locataires, inquiétants complices, logent en DoubleBob, dans ses os, dans sa tête, dans sa chair. Mais un beau jour de septembre, débordé par le bazar interne, à se retrouver trop souvent treizième de lui-même, DoubleBob décide de se faire exorciser...
Avec ses Locataires, figures d’encre bleue estampée sur le plus vil des facturiers, comme pour mieux dérégler ses comptes, DoubleBob nous ouvre les boyaux de l’inconscience, les intestins de la mémoire, le joyeux foutoir des non-organes de sa pensée. Dans l’esprit-corps de DoubleBob, base/zone de tous leurs ébats, une terrible famille, rОunie par hasard et par nécessité, se chamaille, parle, crie, chuchote, dort, jouit, joue, boit, danse et vit. Ça devrait être terrible, effroyable, et ça l’est un peu, parfois, mais c’est surtout étrange, exaltant, et fascinant, de bout en bout.
L’entendeur et passeur de voix DoubleBob, lorsqu’il fait le ménage, met tout en ordre pour accueillir le désordre, pour créer un espace propice à ce choeur de voix, à ces présences déraisonnables, êtres autres, monstres frères, que chacun d’entre nous tient peut-être nichés au plus profond de soi. Journal d’un exorcisme heureusement raté, Mes Locataires vient nous rappeler qu’il n’y a de vie effective que celle qui prend le risque d’écouter ses voix multiples.
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